Commentaire littéraire - En quoi Phèdre (de Racine) est une héroïne tragique ?
Phèdre, Racine.
Introduction :
Au XVIIème siècle, le courant classique ou classicisme atteint son apogée. La tragédie classique a pour but d'émouvoir le spectateur et de provoquer chez lui la catharsis, autrement dit la purgation de ses passions.
Racine grandit sous une éducation janséniste bien qu'il rompt cette liaison en choisissant la littérature et le théâtre. Au cours de sa carrière il écrit de nombreux drames (tragédies) très célèbres dont parmi eux Phèdre en 1677 qui évoque au travers des alexandrins l'amour monstrueux d'une femme (Phèdre), envers son beaufils Hippolyte. Cela créé alors un triangle amoureux infernal dans lequel se retrouve également l'amante du jeune homme, ennemie de Thésée (père d'Hippolyte).
Nous allons donc voir dans quelles mesures Phèdre apparaît-elle comme une héroïne tragique et pathétique dans la scène 5 de l'acte II.
Dans un premier temps, nous évoquerons la fatalité à laquelle fait face le personnage, puis nous étudierons la démesure de Phèdre ce qui nous conduira à la réflexion sur la monstruosité de celle-ci ; enfin, nous nous interrogerons sur l'image que Racine a voulu donner à son protagoniste.
Développement :
I - La fatalité :
A- Issue d'une famille maudite...
Tout d'abord, il est je pense indispensable de rappeler que Phèdre est la fille de Minos et de Pasiphaé, victimes tous deux de la malédiction de Poséidon. C'est pourquoi notamment Phèdre est la demi-sœur d'un minautore. Rappelons également que sa sœur Ariane ainsi que son frère Androgée ont eux également connus des sorts plus ou moins horribles : Ariane fut abandonnée par Thésée sur l'île de Naxos tandis que Androgée fut exécuté à la demande du roi Égée.
Dans la scène 5 de l'acte II, Phèdre justifie son odieux amour par la malédiction dont sa famille et elle-même sont victimes, elle s'expose comme innocente. On le remarque notamment au vers 680 « tout mon sang », le
« sang » fait partie du lexique de