Commentaire littéraire - Andromaque
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Tandis que Molière triomphait auprès du peuple à travers ses comédies, durant l'apogée qu'a connu le classicisme vers la seconde moitié du XVIIème siècle, d'autres auteurs se consacraient à l'alimentation du répertoire tragédien de chefs-d'œuvre aujourd'hui largement populaires et étudiés (les plus fameux d'entre eux étant évidemment Corneille et Racine). Ces pièces, présentant de multiples points communs (et L'Art Poétique de Nicolas Boileau en est l'une des raisons les plus importantes), sont regroupées en un seul groupe ou mouvement, celui de la tragédie classique. Ces textes avaient entre autres pour points communs leur écriture en alexandrins, la trame et/ou les personnages de leur histoire, qui sont dans la plupart des cas empruntés à des légendes grecques antiques telles que L'Iliade ou L'Orestie, ou encore les règles qu'ils suivent, celles-ci se résumant en trois points: la règle des 3 unités, la bienséance et la vraisemblance. En ce sens, la pièce Andromaque, une des œuvres phares de Jean Racine, est un véritable codex du dramaturge tragédien classique: elle regroupe chacune de ces règles, en y ajoutant un récit riche en péripéties, en dilemmes et en sentiments. L'œuvre est en somme l'un des exemples les plus probants de la tragédie classique française. Antérieurement à la scène étudiée ici, Hermione, au début destinée au roi d'Epire, se retrouve rejetée par celui-ci, car il aurait choisi Andromaque, prisonnière de guerre, pour gouverner en tant que reine à sa place. Elle ordonna alors à Oreste, qui est épris d'elle, d'assassiner le roi, mais elle se rend peu à peu compte qu'elle a toujours de puissants sentiments pour Pyrrhus, ledit roi, malgré sa cruauté, et étudie dans cette scène la nature de ces sentiments. On peut d'ailleurs y trouver une Hermione aux pensées controversées: entre rage et compassion, elle joue tour à tour le procureur et l'avocat de Pyrrhus. Ce dernier est en outre, à travers ses mots, sans pitié, sans cœur, sans remords