Commentaire le rouge et le noir chapitre 4
S'il a déjà été question de Julien Sorel au chapitre III, le lecteur ne l'a pas encore «vu» lorsqu'intervient la scène qui le met en situation et permet une présentation efficace du personnage. En effet, l'extrait proposé met Julien en scène dans son contexte familial et fait de lui, immédiatement, un être à part. Le jeune homme oppose sa fragilité, son goût pour la lecture et pour la solitude à la brutalité bornée de ses frères et de son père. Le récit d'une scène violente au cours de laquelle le père rappelle durement son autorité, conduit à une description qui confirme les caractéristiques du personnage et les impressions du lecteur. Le portrait, qui mêle les traits habituels de Julien à ses réactions face à la situation confirme également le statut de marginal qui est le sien.
C'est en cela que cette présentation, au début du roman, prend toute son importance: le destin de Julien semble tracé dès la révélation de ses différences.
On pourra se demander comment le récit et le portrait soulignent la marginalité du héros et font de cet épisode un moment important du roman.
1. UN FILS DIFFÉRENT
Ce qui fait de Julien un être différent de ses frères et de son père n'apparaît pas immédiatement puisque l'accent est mis sur la présentation du père et des fils. C'est donc par contraste, et progressivement, que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
a) Les frères, des « géants » actifs
On note l'insistance sur la force, la taille, l'action «espèce de géants» (1. 24), «lourdes haches» (1. 2), «copeaux énormes » (1. 4)).
b) Un père autoritaire et brutal
La brutalité apparaît dans la voix et la violence du ton «voix de stentor» (1. 1), «terrible voix de son père » (1. 11), dans des manifestations de violence «un coup violent» (1. 12-13), «un second coup aussi violent» (1. 13), «la force du coup» (1. 18), « frappa sur l'épaule » (1. 22), « le chassant rudement » (1. 22-23), « le poussa » (1. 23)) et dans le refus