Commentaire du texte de zola extrait de germinal (vii, 3)
I. Le passage évoque un spectacle d’une grande intensité dramatique : le dénouement d’une tragédie vécue par les spectateurs, à travers leur regard et leurs émotions.
a. Les spectateurs : la foule des mineurs (dix mille) ; Hennebeau, le directeur ; les ingénieurs : tous sont présents. Le pronom indéfini « on » (l. 4-8-16-17-21) suggère une foule unie par le spectacle terrifiant, et formant, comme dans les tragédies antiques, un chœur réagissant à l’unisson : « tous les cœurs battaient » (l.5-6).
b. L’événement est vécu de l’intérieur, à travers le regard, les émotions des témoins :
- focalisation interne ; pensées de Hennebeau en discours ind. libre (l. 2-3) ; « on vit » x2 (l. 16-17) ; « on croyait » (l. 21) ;
- champs lexical des émotions et sentiments : « espoirs, attente insupportable, l’espérance redoublait l’angoisse, tous les cœurs battaient, une effrayante chose, on croyait, … » : le dénouement est à la fois attendu parce qu’inéluctable, et redouté, parce qu’épouvantable.
c. La tension dramatique est renforcée
- par les indications de temps : « cette heure de répit ; patienter une demi-heure encore ; depuis sept heures, on était là, sans remuer, sans manger » : suspension dans l’attente.
- par les effets de rythme [ternaire (l. 5-6) ; binaire (l. 8 : 4+4 / 3+3)] semblent suggérer les battements des cœurs.
d. La description du décor donne à la scène une tonalité tragique, angoissante, crépusculaire :
l. 6-7 « une nuée sombre, grandie à l’horizon (…) une tombée de jour sinistre sur cette épave des tempêtes de la terre » : la nuit apparait comme une menace, le présage d’un malheur (« sinistre » = funeste) et la métaphore décrit un déchaînement des forces naturelles, un cataclysme.
II. Le passage développe, dans un registre fantastique, une vision d’apocalypse
a. Les nombreuses images qui se mêlent, s’entrecroisent, donnent au récit une dimension fantastique : au réalisme des