Commentaire de la scène 1 de l'acte i de "l'école des femmes" (1662) de molière
Au XVIIe siècle, le genre littéraire dominant était le théâtre. Il y avait deux types de pièces : les comédies et les tragédies. Molière, acteur, metteur en scène et auteur, est un spécialiste de la comédie. Il a écrit des farces, des comédies de mœurs et des grandes comédies, telles que "L'École des femmes". Cette pièce fut représentée pour la première fois le 26 décembre 1662. C'est une grande comédie en cinq actes, composée de 1779 vers (dont 1737 sont des alexandrins). Dans la scène 1 de l'acte I, deux amis, Arnolphe et Chrysalde, discutent du futur mariage d'Arnolphe. Ce dernier a confié sa pupille Agnès à un couvent pour préserver sa pureté et son innocence. Il veut en faire sa femme sans craindre d'être cocu. Chrysalde est en désaccord avec la décision de son ami. Nous allons nous demander en quoi cette scène d'exposition désigne Arnolphe comme un personnage comique. Nous évoquerons d'abord son caractère pédant, puis sa vision des femmes et sa conception de leur éducation, qui sont rétrogrades.
Dans cette scène, le caractère pédant d'Arnolphe est mis en lumière par de nombreux procédés. Tout d'abord, on peut remarquer qu'il s'exprime d'une façon qui fait ressortir sa confiance en lui même et sa suffisance. En effet, les verbes qu'emploie Arnolphe tels que vouloir (v.2, 93, 99, 124 et 153), savoir (v.75 et 85), croire (v.83 et 125) et prétendre (v.95) montrent qu'il est imbu de lui-même. Les maximes comme "épouser une sotte est pour n'être point sot" (v.82) ou "une femme habile est un mauvais présage" (v.84) soulignent également cet orgueil. De plus, il souhaite changer de nom, pensant ainsi se faire un nom dans la noblesse. Au lieu d'Arnolphe, il opte pour "Monsieur de la Souche" (v.168) que son ami Chrysalde désapprouve, puisque pour lui une souche, autrement dit "un vieux tronc pourri" (v.171), est un nom assez dégradant et ne lui donne absolument par l'air