Commentaire de la presqu'île, julien gracq
L’extrait commence sur « un mouvement de contrariété résigné » de Simon qui appréhende alors le supposé retard du train qu’il attend, l’horloge indiquant l’heure exacte où il doit arriver sur le quai. Le fait que ce ne soit pas « une gare de campagne » explique que le train ne lui est pas signalé, c’est pourquoi il « (voit) déjà devant lui le déjeuner refroidi, la quête énervante d’un restaurant », tandis que la locomotive arrive. Son agacement est alors en quelque sorte avorté, il ne s’agissait que d’un emportement un peu trop rapide de sa part, et il laisse place à un soulagement inattendu. Tout ceci fait de l’arrivé du train une sorte de miracle sur lequel le personnage ne comptait plus. Le lecteur espère dès lors que la suite des événements soient à la hauteur de ce jaillissement soudain de la machine « comme d’un toril derrière la cabine de l’aiguilleur ». Cependant, cette apparition triomphale du train ne comble pas ses attentes. En effet, l‘écrivain marque déjà une rupture lorsqu‘il écrit que « l’événement (va) accoucher maigrement ». A partir de là le récit prend progressivement l’aspect de « canular » puisqu‘il s‘agit