Commentaire de "aube", par arthur rimbaud
Arthur Rimbaud - Aube
Texte :
1. J'ai embrassé l'aube d'été.
2. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les
3. camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant
4. les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se
5. levèrent sans bruit.
6. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et
7. blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
8. Je ris au wasserfall qui s'échevela à travers les sapins : à la cime
9. argentée je reconnus la déesse.
10. Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la
11. plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les
12. clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de
13. marbre, je la chassais.
14. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec
15. ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et
16. l'enfant tombèrent au bas du bois.
17. Au réveil il était midi.
Introduction :
Au niveau chronologique, « l'Aube » représente le début, le commencement, le moment de la journée donc le sens temporel et dans un sens plus large le début de la vie. « Aube » vient du mot latin « Alba » qui signifie blanche, et qui rappelle l'innocence, la pureté et l'enfance.
Plan :
I - Le silence, pas de mouvements (l.1 à 3).
II - L’éveil du jour et des animaux par l’auteur (l.3 à 9).
III - La course après le jour (l.10 à 13).
IV - L’auteur attrape le jour … puis se réveille (l.14 à 17).
I - Le silence, pas de mouvements (l.1 à 3).
- 1ère phrase = conclusion du rêve. 1er sens d’embrasser = prendre dans ses bras. C’est une sorte de cri de victoire après l’exploit du poète.
- Le récit commence à la l.2. La vision du poète s’ouvre à une vie somptueuse : « palais », « pierreries », mais « morte ».
- On sent un calme et un silence omniprésents dans le poème : • sons : beaucoup de « é », de « ié » → sons