introduction au cœur d’une poésie romantique largement dominée par les hommes (Musset, Hugo, Lamartine etc.) - l’œuvre de MDV, moins connue, mérite pourtant notre attention - ce poème lyrique à la forme originale traduit la douleur de l’abandon mais stigmatise aussi l’amant volage, dont personne n’écoutera la douleur trop tardive + annonce

I) C’est donc une expression du désespoir assez inattendue que MDV nous propose

a) la structure énonciative, bien que peu précise, est très claire je ne peut être que l’auteur, ou la femme abandonnée emblématique pour qui elle s’exprime - cf.. v. 38 elle vous est évidemment l’homme - cf. v. 14 maître et v. 26 ami = et c’est déjà important de noter que ces personnages, aux silhouettes vagues, permettent à tout lecteur de s’identifier

b) au-delà, l’auteur dessine un récit ou du moins une trame narrative - s1 : évocation du bonheur passé - imparfait - s2 : retour au présent et expression du malheur de l’abandon - mais dès s4 l’amant est accusé d’oubli ou de cruauté et à partir de s7 : annonce du retour de flamme de l’amant qui ne trouvera que la mort et l’indifférence = l’expression du sentiment est donc soutenue et rendue plus complexe qu’il n’y paraît par ce récit

c) et il faut aussi caractériser les climat rythmique et sonore du poème, qu’on n’attend pas forcément, en ce début du XIXe ou l’alexandrin l’octosyllabe règnent en maîtres le vers de 5 syllabes est inhabituel : ne correspond pas à un demi-alexandrin + rythme impair peu fréquent le système des rimes est mérite aussi notre attention - les strophes fonctionnent deux à deux selon la disposition suivante abaa’ cbcc’ (a’ et c’car passage d’une rime riche à une rime suffisante) = dans chaque strophe la même rime revient 3 fois et elle est d’autant plus appuyée que les vers sont courts = on a donc un climat retenu, un peu étouffant - la douleur ne semble pas autoriser la grande envolée mélancolique d’un Lamartine ou d’un Musset

II) Et le responsable