Commentaire composé : "le mondain" de voltaire
Même si, au XVIIIe siècle, il y a une prédominance de la littérature en prose, la poésie se veut elle aussi didactique. Le Mondain, poème satirique et extrêmement polémique, est un plaidoyer en faveur du luxe et du plaisir. Voltaire y prône le plaisir, l’amusement, même dans l’expérience et la connaissance. En opposant les anciens temps à l’époque où il vit, il cherche à démontrer que le progrès rend l’homme meilleur, que la pratique des arts et les plaisirs de la vie contribuent au bonheur. Il tourne alors pour cela en dérision les préjugés, les traditions et les ordres établis.
I) L’âge d’or : un temps d’indigence et d’ignorance
Normalement perçu comme l’époque de toutes les perfections, de l’harmonie, d’une douce naïveté (cf. Hésiode Les Travaux et les Jours, « le mythe des races »), le mythe de l’âge d’or est ici renversé.
1) Satire de la Genèse
Ironie du premier vers qui bouscule les idées reçues : l’expression familière « le bon vieux temps » à la place des expressions plus attendues : « le fameux, l’antique » ou le
« renommé ». Le paradis, l’Éden, n’est plus que le « jardin de nos premiers parents »
(noter l’absence de majuscule). Voltaire crée une confusion volontaire et polémique du concept catholique (judéo-chrétien) du « jardin » de l’Éden avec des entités du paganisme, « Saturne, Rhée ».
2) Critique de l’ordre établi
Attaques, toujours ironiques, contre le bien fondé de la monarchie absolue qui dépend entièrement de l’Église et de la religion, et contre l’Église elle-même qui avilit les hommes et les asservit. Attaques contre les « pauvres docteurs » qui désignent ironiquement les théologiens qui alimentent l’ignorance des hommes en favorisant la superstition et le fanatisme. Ces « pauvres docteurs » peuvent aussi désigner les partisans des Anciens qui prennent appui sur les textes antiques aveuglément, sans se demander si la situation actuelle ne requiert pas d’autres éléments de réflexion.
II) L’âge de fer :