La société Kalenda, propriétaire et bailleur d’un immeuble, doit 900 000 euros à la société d'économie mixte d’aménagement de la ville de Lamentin (Semavil). Pour s'acquitter de sa dette, elle cède la totalité des loyers futurs dus par sa locataire, la société Sodexca, dans la limite de trois ans, à la Semavil. Cette cession de créance, qui est la convention par laquelle le cédant transfère sa créance au cessionnaire, est signifiée, selon les formalités de la cession de créance de droit commun prévues par l'article 1690 du code civil, au débiteur cédé le 1er avril 2005, date retenue comme départ de la période de trois ans envisagée dans la cession des loyers. Pendant un an, le débiteur cédé verse les loyers qu'il doit au cessionnaire. Mais à partir du mois de mai 2006, il cesse ses paiements, en invoquant l'exception d'inexécution. Cette exception porte sur l'inexécution par le bailleur de son obligation de jouissance paisible et donc aux rapports contractuels que le débiteur a avec la société cédante de la créance des loyers. La société cessionnaire conteste donc cette exception d’inexécution.
Le cessionnaire demande la condamnation du preneur à lui payer une provision de loyer.
Le juge des référés estime que la créance dont se prévaut le cessionnaire est sérieusement contestable et rejette la demande de la Semavil visant à condamner la société Sodexca à lui payer à titre provisionnel la somme de 129 017,70 euros au titre des loyers échus et celle de 8 143,32 euros par mois jusqu’au départ effectif des locaux. Ainsi, la Semavil, demanderesse, interjette appel de l’ordonnance déférée. La cour d’appel de Fort-de-France dans un arrêt rendu le 7 août 2008 rejette également sa demande et estime que la société Sodexca pouvait opposer au cessionnaire l’exception d’inexécution. Ainsi, la société cessionnaire décide de se pourvoir en cassation. Dans son pourvoi, elle soutient qu’une telle exception d’inexécution ne lui est pas opposable, car elle est apparue