La période de création des Trois Contes est large puisque les premières ébauches de plan de La Légende de saint Julien l'Hospitalier datent de janvier 1844 lorsque Flaubert, séjournant chez son père à Rouen, découvre dans une brève période à la fois les vitraux de la cathédrale de Rouen représentant la légende de Julien l'Hospitalier et une statuette en pierre du saint dans l'église de Caudebec-en-Caux[1]. Par ailleurs, Flaubert a eu pour maitre de dessin le graveur rouennais, Hyacinthe Langlois qui publia un Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre dans lequel il s'attache particulièrement aux vitraux de la Vie de saint Julien dont il donne une reproduction chère à l'écrivain qui l'utilisera pour l'édition de luxe de son ouvrage. Il reprend ses travaux sur Saint Julien en mai 1856 après la publication de Madame Bovary et avoir fait les premières corrections de La Tentation de saint Antoine à laquelle il souhaite dans un premier temps adjoindre son conte sur saint Julien pour un ouvrage commun devant paraître en 1857[1]. Cependant, le procès de Madame Bovary ne lui permet pas de finir ce dessein et la Légende de saint Julien est remise à plus tard. C'est seulement en 1875, alors qu'il peine dans la rédaction de Bouvard et Pécuchet, qu'il décide de s'accorder une pause et se remet au projet de saint Julien lors d'un séjour estival à Concarneau. Il finit ce premier conte traitant du Moyen Âge le 20 février 1876 et décide de le flanquer de deux autres nouvelles que seront d'une part Un cœur simple, dans le plus pur style flaubertien de l'étude de caractères de ses contemporains, et d'autre part Hérodias narrant la décapitation de saint Jean le Baptiste par le tétrarque Antipas durant la période antique[1].
Flaubert commence alors immédiatement l'écriture d'Un cœur simple dans lequel il réinvesti nombre de ses souvenirs d'enfance et personnes qu'il a connues alors. Il prend pour modèle « Mademoiselle Julie », la servante de ses parents qui l'éleva