Pierre-Olivier Gabriel

Un Cœur Simple
La religion

Malgré avoir souffert une ruine financière en 1875 et quelques problèmes personnels qui ont interrompu son travail, Flaubert publie les trois contes en 1877. Ces contes lui permettent d’apaiser sa période de doute et d’écrire une œuvre moins fastidieuse et difficile que son roman déjà entamé, Bouvard et Pécuchet. Flaubert se livre a un puissant jeu de mémoire et de nostalgie pour son enfance a Trouville, ses rêves romantiques et moyenâgeux, la cathédrale de Rouen et d’autres voyages lointains. Son intérêt pour la religion qui a eu une certaine importance au cours de sa vie le pousse à écrire un Un Coeur simple. Ce conte est marqué par le thème de la religion. Les symboles, cultes religieux et les représentations divines presque mythiques rappellent une religion romaine oubliée. Ainsi, Flaubert, auteur réaliste, nous suggère la thèse suivante : sous l’utilisation de descriptions réalistes d’actes, d’expériences ressentis par Félicité et de symboles religieux, l’auteur parvient progressivement à faire ressentir chez le lecteur la dimension du sacré divin. Nous verrons d’abord en quoi la religion est simple et élémentaire avant de s’intéresser aux images et symboles religieux, puis on verra comment l’auteur parvient à exprimer une sainteté mythique. Le phénomène religieux, sur une base de légendes, assure de nombreuses interférences dans l’œuvre de Flaubert. Celui-ci décrit une religion naïve et élémentaire, en rupture avec la religion érudite qui est souvent décrite par d’autres auteurs. Félicité, le personnage principal de cette œuvre, bonne de Mme Aubain, eu jusqu’alors une « éducation religieuse ayant été négligée »(p16). Dans l’église le dimanche, elle « promenait ses yeux autour d’elle » tel un enfant curieux, ignorant des cultes catholiques (p15). Elle découvre la religion et la description du narrateur omniscient nous permet en quelques sortes de redécouvrir a travers Félicité les aspects et