Chronique de larabi jaïdi
859 mots
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Acteur peu connu il y a encore quelques années, la finance islamique connaît aujourd’hui un important essor à travers le monde. Si elle s’est historiquement développée dans les pays musulmans, elle s’exporte, aujourd’hui, avec un certain succès aux Etats-Unis et en Europe. Le Royaume-Uni a fait figure de proue dans ce domaine en ayant fait de la City la place européenne de référence en matière de finance islamique. En Allemagne, la prise en compte de ce marché est effective comme le démontrent les initiatives prises sur le marché des «Sukuks» (produit obligataire islamique) ou du «Takaful» (assurance). La fiche signalétique de la finance islamique montre que ce marché représente 700 milliards de dollars d’actifs dans les bilans et affiche des taux de croissance annuels vertigineux compris entre 10% et 30% en fonction des classes d’actifs. Son volume potentiel est estimé à 4 billions de dollars si, à l’avenir, tous les Musulmans de la planète en viennent à avoir accès au crédit, à un compte en banque et à une carte de paiement. Autrement dit, la finance islamique a de beaux jours devant elle.
Qu’est-ce qui explique un tel intérêt? Tout d’abord, il y a les liquidités abondantes en provenance des monarchies du Golfe qui, déjà au moment du premier choc pétrolier, ont, en partie, afflué vers les grandes places financières mondiales. Lors du choc du 11 Septembre, les investisseurs du Golfe, qu’il s’agisse des investisseurs institutionnels ou de clientèles privées, qui avaient pris l’habitude de placer leurs fonds sur les marchés internationaux, dans des zones sûres (Europe et Amérique du Nord) ont commencé à s’intéresser à leur région. A ce jour, il existe, dans le Golfe persique, 43 banques islamiques. Ensuite, il y a le basculement des vecteurs de croissance. Dans les années 1970-80, la finance islamique constituait un marché dirigé par l’offre, avec une demande latente et difficile à quantifier, notamment parce que celle en provenance des clientèles