Je veux être chirurgien.

Je veux pourvoir tenir un cœur entre mes mains, pouvoir sentir son battement, le battement d’une vie, ne serais-ce qu’un instant, un tout petit instant dans le creux de mes mains. Je veux pouvoir sauver des vies. Non pas pour avoir bonne conscience, pour me dire que j’aurai au moins fait quelque chose de bien dans ma vie, non pas pour ça. Juste pour redonner le sourire à un enfant en lui annonçant que j’ai pu sauver l’un de ses parents, pour sécher les larmes d’une épouse qui attend depuis des heures de savoir si son mari s’en sortira, juste pour pouvoir rendre de l’espoir aux gens qui n’en ont plus, pour pouvoir éveiller dans chacune de ses personnes un sentiments de délivrance, leur donner une chance de continuer à vivre auprès de ceux qu’ils aiment, de prolonger la vie d’un de leurs proches, juste pour ça.

Je sais que la route est longue, qu’avant de pouvoir sauver des vies, je devrai passer par douze longues années d’études au mieux, je le sais. Mais peu importe, ces douze longues années, ce ne sont que douze petites années, qui, au final, sauveront peut être des vies entières, prolongeront peut être de plusieurs dizaines d’années la vie d’autres personnes. Alors, qu’importe ?

Tout n’est pas rose comme dans les films, tout ne se passe pas toujours bien, je le sais, j’en ai conscience mais je veux, même si c’est douloureux, même si c’est difficile, pourvoir dire à une personne que j’ai tout tenté pour sauver celle ou celui qu’il aime. Et que, même si l’opération a échoué, que ça soit le karma ou le destin, cette personne n’est pas passée à côté d’une chance de vivre encore un moment.

Et même s’il faudra que je repousse chaque jours mes limites, que je reste des heures entières sans dormir dans un hôpital, que je prenne sur moi à longueur de journées, ce n’est pas grave, je n’en mourrai pas, contrairement à d’autres.

Je veux être chirurgien, et même si je ne suis qu’en 3ème et que je n’ai que quinze petites années de vie,