Chercher des parents
Extrait de «Paroles pour le Cœur» de Placide Gaboury.
Enfant, on cherche naturellement la mère, on ne peut se passer d’elle, elle est notre sécurité, notre valorisation, notre nourriture.
Mais bien sûr qu’à mesure qu’on vieillit, on cherchera naturellement à quitter le giron de maman, son sein, son approbation, sa vigilance. On vit sa vie, on fait ses expériences, on quitte le nid.
Pas si vite. On cherche encore le nid. Car les parents, comme tout ce qui est extérieur, sont les symboles de l'intérieur, et aussi longtemps qu’on n’a pas découvert ses vrais parents, qui sont le centre de notre être, de notre Cœur, on les cherche toujours à l’extérieur. Aussi longtemps qu’on ne s’est pas pardonné soi-même, qu’on n’a pas accepté de prendre sa vie en main et de plonger, on se cherche des parents partout, des approbateurs, des béquilles, des nourriciers.
Souvent, sinon la plupart du temps, les amants cherchent dans leur partenaire une mère ou un père qui leur manque. Ils cherchent à être aimés et approuvés et soutenus. Ils veulent que quelqu‘un d‘autre assume leur vie. Les malades font la même chose vis-à-vis des médecins, qui deviennent leurs parents. Même chose quant au gouvernement ; nous cherchons quelqu‘un qui va prendre en main nos responsabilités et nous nourrir. En éducation, on cherche encore le parent. Et en religion, surtout, combien cherchent un groupe, un gourou, une Eglise, qui puissent prolonger leur sécurité infantile…
Mais il faut dire que cela marche dans les deux sens. Les médecins cherchent à rendre leurs clients dépendants d‘eux.
Le Clergé - comme tous les autres clergés du reste - tente de maintenir les ouailles dans la dépendance, car ils conçoivent leur Eglise comme une hiérarchie dont le sommet est plus près de Dieu que la base et tous ceux qui sont en-dessous du chef sont ses dépendants, surtout s’ils sont des femmes.
Semblablement, les éducateurs se voient comme des possesseurs de vérité et leurs élèves