Chassignet
« Assieds toi sur le bord d'une ondante rivière »
Chassignet, Mépris de la vie et consolation contre la mort, 1594
Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière :
Tu la verras fluer d’un perpétuel cours,
Et flots sur flots roulant en mille et mille tours
Décharger par les prés son humide carrière.
Mais tu ne verras rien de cette onde première
Qui naguère coulait ; l’eau change tous les jours,
Tous les jours elle passe, et la nommons toujours
Même fleuve, et même eau, d’une même manière.
Ainsi l’homme varie, et ne sera demain
Telle comme aujourd’hui du pauvre corps humain
La force que le temps abrévie et consomme :
Le nom sans varier nous suit jusqu’au trépas,
Et combien qu’aujourd’hui celui ne sois-je pas
Qui vivais hier passé, toujours même on me nomme.
Mouvement du recueil : le mouvement baroque (444 sonnets)
Type : Sonnet en alexandrins de type italien
Résumé idée principale : Chassignet raconte le cours de l'eau qu'il compare a la vie d'un homme.
1) Emploi du tutoiement ce qui amène le lecteur a une « discussion » avec l'auteur, l'auteur emploiera le « nous » qu'a la ligne 7. Tout au long du poème, l'auteur emploi le « je » le « tu » pour se familiariser avec le lecteur, comme un ami.
2) La présence du champs lexical de l'eau est présent tout au long du poème : « ondante rivière » a la ligne 1, « cours » a la ligne 2, « flots » a la ligne 3, « humide » a la ligne 4, « onde » a la ligne 5, « eau » a la ligne 6. Des verbes les précisent : « roulant » ligne 3, « coulait » ligne 6, « passe » ligne 8. Cela donne une impression de fluidité dans le texte.
3) La réflexion sur l'homme