Chapitre 61 "aurélien" de aragon
Commentaire composé du chapitre LXI
Né en 1897 à Paris, Aragon vécu dès son enfance un roman familial compliqué : son père refusa de le reconnaître et sa mère se fit passer pour sa sœur. Malgré lui, il fit des études de médecine et fut médecin pendant la guerre 14-18. Il fréquenta les artistes de l’avant-garde et adhéra au parti communiste. Son amour déçu avec Denise Kahn lui inspira Aurélien en 1944. Dans cette longue rêverie sentimentale, Aragon décrivit le sentiment de l’absolu. Au chapitre LXI, on aperçoit Bérénice, seule, à la campagne, tourmentée. Quelle est l’objet de sa tourmente ? Que recherche-t-elle ? On ressent dès les premières lignes de ce passage que Bérénice est une femme tourmentée, perdue dans ses pensées qui tente de s’apaiser loin de Paris. Elle se promène, contemple la nature et on remarque rapidement qu’elle semble étrangement attirée par la Seine. « La Seine n’avait pas de distraction, elle » ; Bérénice voue un culte au fleuve notamment en la personnifiant, nous verrons que celle-ci représente son idéal de l’amour. Cet idéal pour Bérénice est caractérisé par l’impossibilité du couple, son besoin de solitude, la recherche de l’absolu.
Au début de ce passage, on remarque une certaine culpabilité chez Bérénice à se trouver à la campagne avec Paul, au lieu d’être avec son mari à Reims, ville qu’elle n’ose prononcer : p503 Déjà tout le pays avait un air de printemps. Il n’arrive pas à la campagne, dans ces confins normands, comme il fait à R…où il est la brusquerie même. ». Le narrateur, par un procédé rhétorique tente d’ailleurs d’interpeller le lecteur afin de le culpabiliser également ; p503 Vous connaissez ce sentiment. Le lecteur peut ainsi mieux comprendre ce que ressent Bérénice à cet instant de l’intrigue. Il faut préciser, que ce n’est qu’une légère culpabilité, Bérénice à seulement mauvaise conscience, cela la perturbe mais cela n’empêche qu’elle reste au moulin car elle s’y sent bien.