Incipit de l'étranger de camus
En 1942, Albert Camus, écrivain ayant grandi dans l’Algérie coloniale, qui obtiendra en 1957 le prix Nobel de Littérature, trois ans avant de mourir tragiquement dans un accident de voiture, vit à Paris. Il y publie un court roman, L’Étranger, qui invite le lecteur à partager une expérience philosophique. En effet ce livre appartient à un ensemble d’œuvres avec l’essai philosophique Le mythe de Sisyphe, publié la même année, et les pièces de théâtre Caligula et Le malentendu, datant …afficher plus de contenu…
C’est un récit à la première personne, dont Meursault est le narrateur. Camus y présente donc son personnage d’antihéros au lecteur, et lui donne une première idée de la signification du titre L’Étranger.
Problématique : Comment, grâce à un incipit atypique, qui ne répond pas à toutes les attentes du genre romanesque, Camus met-il le lecteur face à la conscience d’un personnage qui créera chez lui un malaise ?
Plan du texte : Après le court et très célèbre paragraphe initial consacré à la réaction déstabilisante de Meursault au décès de sa mère, Camus consacre deux paragraphes aux interactions sociales de son personnages dans de telles circonstances – d’abord avec son …afficher plus de contenu…
Plus encore le lecteur est à la fois pleinement dans ses perceptions et ses pensées, mais ne peut s’identifier à lui ni ressentir d’empathie. Il est même déjà poussé à le juger. Enfin il n’y a semble-t-il pas d’action. Celle-ci sera en effet de suivre le cheminement de cette conscience – de ce personnage étranger à lui-même, aux autres et à la vie.
Pour cela Camus met déjà en place des éléments qui lors du meurtre puis du procès joueront un rôle essentiel : l’insensibilité, la chaleur… Tout le récit de l’histoire de Meursault est en effet construit pour à aboutir à la révélation qu’il connaître en prison à la veille de son exécution. Il prend alors conscience de l’absurdité non seulement de sa vie mais de toute vie.