CAUCHEMAR

Salle de classe. Deux bureaux l’un en face de l’autre. Tableau noir au mur. Un balai est appuyé nonchalamment contre la fenêtre. Sven est assis à l’une des tables et est plongé dans la lecture d’un cahier. Une pile immense de feuilles le surplombe.

Sven : (crie) Au suivant !

Entre Andreas visiblement nerveux.

Sven : (regarde avec mépris par-dessus ses lunettes) Bien le bonjour.

Andreas : (voix faible, peu virile) Bonjour…

Sven : (sourit) C’est surprenant, mais je suis content de te voir ici ! (Andreas soupire bruyamment) Bon, alors, je sais ce qui t’intéresse…(sort une feuille de la pile de gauche) Voilà ! J’ai sacrifié du temps à le lire. (suspend le discours et observe avec un sourire narquois la réaction d’Andreas)

Andreas : (à part) Oah Seigneur ! (à Sven) Bien aimable.

Sven : Oui. (pause) Bon, en même temps c’est mon travail, je ne vais quand même pas faire comme ces petits grévistes de gauche (s’emporte) toujours à revendiquer plus de beurre dans leurs épinards !

Andreas : J’aime bien ça.

Sven : (ironique) je vois que l’on partage nos opinions.

Andreas : Je parlais des épinards.

Sven : PS ? PCF ?

Andreas : (soupire) Non, c’est plutôt ECG en ce moment.

Sven : Quoi ?

Andreas : C’est vrai quoi, on ne demande jamais aux gens ce qu’ils font dans leur vie… Tiens, par exemple, que fais-tu, toi ?

Sven : Je corrige ça ne se voit pas ?

Andreas : Que corriges-tu ?

Sven : Ca ne se voit pas ?

Andreas : Ben non.

Sven : (haussement d’épaules) Pas de bol.

Silence
Andreas : (résigné, à part ) Ca marche. (à Sven)Bref… Tu l’as donc lu ?

Sven : En entier.

Andreas : (curieux) C’est-à-dire ?

Sven : (étonné) Comment ça c’est-à-dire ?

Andreas : (convaincu) C’est-à-dire… (s’interrompt et regarde autour de lui ) Passe !

Sven : (le regarde avec inquiétude) Comment va ton père ?

Andreas : Il te salue. (Sven se tait et semble replonger dans sa lecture) Alors ?

Sven : Alors quoi ?

Andreas : Tu ne le salues pas ?

Sven : C’est absurde, il n’est