Cas bouygues
Bouygues : Un portefeuille béton ?, par Ghislaine GARMILIS, Olivier JOFFRE et Loïc PLÉ
1. Un nouveau Bouygues en construction ? 2. Les limites de la matrice BCG 3. Le groupe diversifié Lagardère
1. Un nouveau Bouygues en construction ? D’après les analystes, le groupe Bouygues se trouve à l’heure actuelle à la croisée des chemins, entre cessions et participations. En effet, le gouvernement français devra bientôt se prononcer sur les conditions d’attribution d’une quatrième licence de téléphonie de troisième génération (UMTS). Autrement dit, entrera sur le marché un nouvel opérateur qui pourrait rogner sur les parts de marché de Bouygues Télécom. Ceci, couplé aux rumeurs selon lesquelles Bouygues pourrait bientôt accroître sa participation dans Alstom, et prendre également une part du capital d’Areva en cas de privatisation, relance les spéculations sur une probable cession de l’activité télécoms. Cependant, Martin Bouygues répète sans cesse qu’il n’en a absolument pas l’intention. En effet, si elle représente 17 % de l’activité du groupe, elle génère environ la moitié de son excédent de trésorerie. Mais l’absence de taille critique face à ses concurrents majeurs (Orange détient environ 42 % du marché, SFR, 36 %, et Bouygues Télécoms, aux alentours de 16%). L’absence de services de troisième génération (3G) risque en outre de devenir rapidement un handicap. S’y ajoute un retard sur la convergence entre téléphonie fixe et mobile. Un événement récent renforce encore la possibilité d’une vente : en mars 2007, Nonce Paolini, directeur général de l’opérateur, a été choisi pour prendre en mai cette même place à TF1, en remplacement de Patrick Le Lay. Personne n’a repris son poste, la continuité étant assurée par un binôme de directeurs généraux délégués. Enfin, les acheteurs potentiels ne manquent pas, le néerlandais KPN ayant par exemple déjà fait part de son intérêt pour le dossier. Concernant Alstom, dont Bouygues est le premier