Cas beneteau
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Il est loin, le petit chantier naval créé en 1884 par Benjamin Bénéteau à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée, spécialisé dans la fabrication de chalutiers à voile destinés aux marins pêcheurs. Sur l´exercice 2007-2008, après 15 ans de croissance ininterrompue et le rachat en 1995 de son concurrent Jeanneau, le groupe Bénéteau a dépassé le milliard d´euros de chiffre d´affaires. La petite-fille du fondateur, Annette Roux, lui fait prendre le virage en 1964.?Elle décide d´introduire le polyester dans la fabrication des bateaux et de se tourner vers le marché de la plaisance. Depuis, Bénéteau se distingue, s´imposant comme le leader mondial de la voile avant d´élargir son champ d´intervention aux bateaux à moteur de 5 à 10 mètres et, depuis peu, à l´habitat.
Le groupe vendéen n´entend pas en rester là. Il souhaite maintenant avancer ses pions dans les bateaux à moteur de plus de 15 mètres. « Nous voulons couvrir tous les segments », précise Bruno Cathelinais, président du directoire.?Il a choisi l´Italie, pays faisant référence sur ce segment de marché, pour lancer cette nouvelle activité.
Bénéteau a créé une nouvelle société, baptisée Monte Carlo Yachts Spa, dont il a confié la direction à une italienne, Carla Demaria, P-dg d´Atlantis depuis 2002.?Il cherche actuellement un site pour y installer une unité de production. Ce sera la troisième à l´étranger. Il en possède déjà une aux États-Unis, depuis 1985, où il emploie aujourd´hui plus de 300 personnes, et une autre en Pologne, acquise lors du rachat d´un sous-traitant en 2001, qui emploie également plus de 300 personnes.
Bénéteau réalise aujourd´hui à l´export 75 % de son activité voile et 60 % de son activité moteur. Le groupe a compris que les pays émergents pouvaient être des relais de croissance dans les années à venir. En ligne de mire, la Chine et l´Inde.
« Ces pays sont en train d´accéder à la civilisation des loisirs. Nous considérons donc