Candide chapitre 1
Une superstition est une fausse-croyance, un terme péjoratif désignant les croyances naïves dans le domaine religieux ou scientifique. Voltaire critique d'abord la croyance selon laquelle la punition d'un certain nombre d'hérétiques pourrait empêcher la terre de trembler. A quels indices cette critique est elle perceptible ?
a) Il le suggère dès la première phrase : « Les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace ... que de donner au peuple... »
La phrase utilise une tournure d'atténuation classique (la litote) pour signifier que le moyen trouvé n'est pas efficace. Voltaire exprime son point de vue à mots à peine couverts.
b) A la fin du 1°§ du texte, on trouve la phrase : « le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie est un secret infaillible pour empêcher la terre de tremble ». Ici, on observe certains procédés bien connus de l'ironie qui consistent à prêter à l'adversaire qu'on veut ridiculiser (ici, les « sages ») une formulation excessive : « secret infaillible » ; ou une argumentation illogique, absurde : cf l'opposition entre la modestie dérisoire du moyen (soulignée par l'adjectif indéfini, et le côté recette de cuisine du complément) « brûler quelques personnes à petit feu » et la difficulté de l'objectif à atteindre : « empêcher la terre de brûler ».
c) Autre indice : la dernière phrase du texte qui renvoie à la première en une sorte d'effet de bouclage : la physique se charge d'apporter un démenti à la superstition des sages. Noter aussi l'espèce d'ellipse narrative (« le même jour... ») qui précède cette phrase et qui la met en relief Et l'hyperbole finale qui suggère la violence du camoufflé (avec un fracas épouvantable)
d) Autre forme de critique de la naïveté : l'assimilation du cérémonial de l'exécution à une fête primitive : dessins naïfs, d'autant plus naïfs que la signification ne nous en est pas donnée, allure de magie noire tout ce qu'il