Bruges-la-morte
Dans les faits, ce roman est presque devenu un texte de référence pour ceux qui étudient la psychose. Précisément, dans un article intitulé La dynamique de l’espace et le temps vécu 4,
Gisela Pankow condense le roman en ces termes : « Hugues, veuf depuis cinq ans, qui avait mis Bruges, la ville morte, à la place de son épouse morte, rencontra un soir dans la rue, Jane, une danseuse qui lui paraissait ressembler « à la morte, comme lui-même à la ville »...Dans ce monde d’analogies, qui était celui de Hugues, dans ce monde des formes vidées de leur contenu, devait se passer un drame le jour où Jane, depuis longtemps sa maîtresse, entra pour la première fois dans la maison de Hugues. Jane toucha la chevelure, ensevelie depuis des années dans un coffret de verre. Pour Hugues, cette chevelure était vivante, elle était le centre même de la vie de cette maison. (…) Hugues est aliéné dans un monde où existe seulement l’état d’être-une-chevelure ; il lui est impossible de retrouver le monde de l’avoir, le monde où une femme pourrait avoir une chevelure sans être cette chevelure. C’est la dialectique entre l’Avoir et l’Etre qui nous a donné accès à la compréhension de cet acte