Bonne maman
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et des économies d’échelle liées aux volumes vendus. Cela démontrait, à l’évidence, que le marché de la confiture était beaucoup plus attractif que ne le pensaient les industriels du secteur qui n’y avaient vu, jusque là, qu’un produit banal dans un marché traditionnel sans grand avenir. Au début des années 80, pratiquement en même temps, deux grands groupes agroalimentaires attirés par le succès de Bonne Maman décidèrent d’investir le marché de la confiture avec la ferme intention de lui prendre des parts de marché. Il s’agissait de BSN (qui deviendra plus tard Danone) et de Bongrain, un groupe qui, à l’époque, s’implantait rapidement sur les marchés mondiaux du fromage et qui avait également une activité dans les produits sucrés, notamment sur le marché du chocolat avec des marques comme Valrhona et La Maison du Chocolat.
Ces deux groupes prirent pied sur le marché de la confiture en achetant des entreprises et des marques existantes, une pratique fréquente pour pénétrer rapidement un nouveau marché. Ainsi
BSN (Danone) prit le contrôle de Materne tandis que Bongrain acheta Fruibourg qui produisait et vendait de la confiture sous la marque Lenzbourg.
Les deux marques Materne et Lenzbourg existent depuis longtemps. Elles appartiennent au segment dit « extra milieu de gamme », inférieur à celui de Bonne Maman. Elles ont une image convenable de produits « sérieux » auprès de leur clientèle mais toutes les deux ont moins de 10% de part de marché avec une DV (distribution valeur
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) en GMS inférieure à 20%, ce qui est très