Bonizon de sutri et la pataria milanaise
Cet extrait datant du XIème siècle est l'œuvre de Bonizon de Sutri. C'est une narration extraite de Liber ad amicum, œuvre écrite entre 1076 et 1089 par Bonizon, évêque de Sutri, situé au nord de Rome.
Depuis le règne de Charlemagne et les conquêtes d'Otton 1er, l'Italie du Nord, ou Royaume d'Italie et sous l'autorité des princes germaniques. Cependant ceux ci résidant en Germanie, leur présence sont rare en Italie et ils remettent entre les mains des évêques, qu'ils nomment eux même, leurs pouvoirs et leur autorité en Italie du Nord. L'évêque devient alors l'unique détenteur dans son diocèse du pouvoir religieux mais aussi du pouvoir politique, ce qui engendrera des abus et des réactions à ces abus comme la révolte des patarins a Milan. Bonizon de Sutri nous parle ici de fait passé au moment où il écrit, en effet Bonizon serait a priori né en 1045, or ici il nous parle du début de la pataria milanaise, soulèvement populaire qui a débuté en 1056 -1057. Ces faits antérieurs ont cependant encore une influence sur Bonizon de Sutri et ses contemporains puisque son œuvre a déclenché une polémique a l'époque où il l'a écrite car cette œuvre était une critique du pape Urbain II. Cet extrait écrit par Bonizon de Sutri nous montre la genèse de la révolte patarine.
Quelle vision de la pataria milanaise nous révèle ici Bonizon de Sutri?
Dans une première partie nous étudierons le cas du clergé milanais, dominé par l'appât du gain et les abus des pouvoirs. Nous verrons notamment le cas de Gui, archevêque de Milan.
Dans une seconde partie nous verrons la réaction patarine face a ses abus, la pataria, révolte laïc mais aussi religieuse, que nous analyserons a travers la prise de conscience d'hommes du peuple, mais aussi grâce au soutien d'une Église désirant retrouver une parole apostolique.
Dans ce texte Bonizon de Sutri parle du clergé Milanais, c'est ce clergé qui semble être la source du soulèvement du peuple.