« Bien commun », « service public » et rôle de l’état
jeudi 21 janvier 2010, par Sylvie Morel « Bien commun », « service public » et rôle de l’État Sylvie Morel
Département des relations industrielles, Université Laval
Dans le cadre de ce panel portant sur le rôle de l’État et le « bien commun », le thème de ma présentation est celui des services publics. Aussi, le point de vue que je vais tenter de développer est le suivant : il est essentiel, voire même urgent, d’élaborer une conception du service public qui possède des fondements solides, c’est-à-dire qui est basée sur une doctrine – un ensemble de notions qu’on affirme être vraies et qui servent à orienter l’action – du « bien commun » ; le débat politique – les délibérations collectives et publiques – est le moyen d’y parvenir. Enfin, s’il me reste du temps, je présenterai quelques commentaires sur le rôle de l’État face aux services publics. Précisons, tout d’abord, qu’il est plutôt difficile d’articuler ces trois notions d’État, de « bien commun » et de services publics – ou du « service public ». D’une part, il n’y a pas une définition unique de chacun de ces termes qui, par conséquent, revêtent plusieurs significations. D’autre part, la nature des liens qui les unissent est elle-même une question controversée. Mais pourquoi est-il important de mener cet exercice ? La raison en est simple. C’est que (…) ceux et celles qui défendent des politiques publiques néolibérales disposent souvent d’une doctrine du bien commun. C’est d’ailleurs ce qui leur permet de mettre de l’avant des politiques qui font cohérence parce qu’elles correspondent à un certain « projet de société ». Nous devons donc être en mesure de leur riposter en élaborant un contre-discours sur nos propres bases qui soit tout aussi articulé et cohérent, qui aille au-delà de la simple réaction contestataire et permette d’asseoir nos revendications et nos propositions de réforme sur un fondement plus solide.