Bibliographie spinoza
Issu d'une famille juive marrane, Spinoza fut un héritier critique du cartésianisme. Il prit ses distances vis-à-vis de toute pratique religieuse, mais non de la réflexion théologique, grâce à ses nombreux contacts interreligieux. Après sa mort, le spinozisme, condamné en tant que doctrine athée, eut une influence durable. Gilles Deleuze le surnommait le « Prince des philosophes »[1], tandis que Nietzsche le qualifiait de « précurseur », notamment en raison de son refus de la téléologie[2].
Baruch Spinoza est né à Amsterdam le 24 novembre 1632 dans une famille juive d'origine portugaise. Son prénom « Baruch » (qu'il latinisera en Benedictus - Benoît), signifie « béni » en hébreu. À cette époque, la communauté juive portugaise d'Amsterdam est essentiellement composée de Marranes (juifs de la péninsule Ibérique convertis au christianisme, ayant pour la plupart secrètement maintenu une pratique partielle du judaïsme) ayant fui l'Inquisition et le climat d'intolérance envers les convertis. Loin de l'Espagne, la plupart d'entre eux reviennent au judaïsme. Ils sont bien tolérés et insérés dans la société néerlandaise. S'ils parlent néerlandais avec leurs concitoyens non-juifs, ils usent du portugais comme langue vernaculaire et de l'espagnol comme vecteur culturel. Pour Spinoza, c'est le latin qui sera la langue de l'expression écrite.
Spinoza fréquente le Talmud Torah (école juive élémentaire) de sa communauté, acquérant ainsi une bonne maîtrise de l'hébreu et de la culture rabbinique. Sous la conduite de Rabbi Mortera[3], il approfondit sa connaissance de la Loi écrite et accède aux commentaires médiévaux de la Torah (Rachi, Ibn Ezra) ainsi