Bernard lahire
Bernard Lahire montre que l’existence d’habitus culturels en tant que systèmes cohérents de dispositions, n’est pas ce qu’il y a de plus fréquent statistiquement. L’individu serait multidéterminé par des expériences sociales qui l’influencent tout au long de la vie.
Il définit des comportements idéal-typiques, une culture de sortie très cultivée, une culture "jeune" et la réclusion chez soi des personnes plus âgées et de faible niveau d'instruction. Certes, il constate le maintien de rapports socialement différenciés à la culture. Mais il dit bien que l'existence d'"habitus culturels" (toujours la référence à Bourdieu) constituant des systèmes totalement cohérents sont rares. Et la large majorité de "profils dissonants" qui dominent l'enquête s'explique par des situations de mobilité sociale, scolaire (pour de nombreuses générations qui ont fait plus d'études que leurs parents) et professionnelle. Une réflexion sur la culture, mais aussi plus généralement l'esquisse d'une nouvelle sociologie de l'individu.
Bernard Lahire propose de transformer notre vision ordinaire des rapports à la culture. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la "haute culture" et la "sous-culture" ou le "simple divertissement" ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Bernard Lahire montre qu'une