"Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique? la conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix; puis a mesure que ces mouvements s'enchaîne davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d'autre part, les moments ou notre conscience atteint le plus de vivacité? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'auront fait? les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix, ou si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix."
Bergson.
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= Nous savons tous qu'il nous est possible d'accomplir une action habituelle sans même nous en apercevoir, comme si notre conscience s'en était retirée.
Celui qui apprend à conduire commence par être conscient de chacun de ses mouvements: il les enchaîne avec beaucoup de maladresse au point que la première heure de conduite l'épuise. Puis le machinal, l'enchaînement mécanique finit par l'emporter et on en arrive à se retrouver sur son lieu de travail sans trop savoir par quel mouvement et par quels gestes on y est parvenu.
Au contraire, si on nous pose un grand nombre de question dans un concours, nous voilà devenus intensément conscient de ce que nous disons et de ce que nous faisons. Il y a devant nous une somme considérable de choix à effectuer. Notre avenir en