Bardamu et ses caractéristiques
a) Un antihéros
Bardamu n’a pas les caractéristiques du héros positif, il n’est pas un modèle, il a la « frousse » face à l’ennemi, il est paralysé : « je n’osai plus bouger ». Il s’interroge constamment, on trouve cinq points d’interrogations. De plus la ponctuation très forte avec de nombreuses exclamations marque sa stupéfaction. Enfin, il utilise aussi des interrogations auxquelles il n’apporte pas de réponses. Tous ces éléments soulignent la panique du narrateur devant son constat effrayé face aux combats.
b) Un antiromantique
Bardamu a pour lui sa franchise et sa naïveté. Il avoue ne pas aimer la campagne, par exemple : « faut que je le dise tout de suite » et donc il est dégoute par la nature, un lieu traditionnellement perçu comme propice à l’épanouissement de l’individu. La nature, reflet de l’âme, lieu romantique par excellence, représente pour lui tristesse et ennuie. Pour lui c’est un lieu de perdition : « ces chemins qui ne vont nulle part », un lieu où l’on s’embourbe : « bourbiers », c'est un désert humain : « les gens n’y sont jamais ».
c) Un citadin surprenant
Bardamu s’exprime facilement : « faut dire ce qui est », « faut que je dise », il ressent le besoin de dire franchement les vérités. C’est pourquoi il use d’une langue populaire avec une syntaxe relâchée, propre à l’oral : « j’ai jamais pu » ou « c’est à pas y tenir ». Il utilise aussi des termes familiers : « frousse » pour la peur, « cabanon » pour l’asile de fou. Il utilise des phrases sans verbes. Son raisonnement ne progresse que par interrogation et exclamation. On est très loin des raisonnements traditionnels construisent par les preuves comme Voltaire ou Damilaville. Bardamu peut-être vu ainsi comme un miroir un peu déformant du lecteur, dans sa spontanéité. Cependant il mêle a ses termes familiers des formules soutenus comme « bravoures », « trépas » ou « croisade apocalyptique » la richesse du texte vient de se