Balzac, les illusions perdues
Au 19ème siècle, le nom de famille a toute son importance. Il ne sert pas seulement à désigner une personne, mais il s’agit surtout d’une étiquette classant les individus dans différents rangs sociaux. Si l’on naît avec un nom noble, l’on demeure dans cette classe sociale. Et plus encore, si on possède un nom péjoratif, on est très souvent mal vu par la haute société et difficilement accepter par celle-ci. Il devient, dès lors, très difficile de se faire une réputation avec un tel nom. Dans son roman Les Illusions perdues, Balzac met en évidence le destin imposé par le nom. Tout au long du roman, on s’aperçoit que certains personnages tentent de lutter contre leur destin afin d’atteindre une vie meilleure. On peut, dès lors, montrer que « les personnages [du roman] sont en quête de (re)nom ». Pour ce faire, il s’agira de prendre certains personnages tels que Lucien Chardon, Madame de Bargeton, Andoche Finot et David Séchard, et d’étudier l’onomastique de leur nom de famille afin de comprendre leur signification. Par la suite, nous démontrerons que pour certains personnages la quête de renom a pour objectif d’atteindre la fortune et la gloire. D’autres même n’hésitent pas à changer de nom afin de favoriser leur entrée dans la haute société. Et pour terminer, nous verrons que certains d’entre eux tentent de dépasser la signification de leur nom.
En premier lieu, nous allons nous intéresser au personnage principal du roman, Lucien Chardon. Ce poète d’Angoulême est un jeune garçon très ambitieux, dont la quête de renom se base sur l’envie d’atteindre la fortune et la gloire. Cependant son nom, Chardon et ses origines le freinent dans son apogée et la simple vue de ce nom « lui blesse la vue » (p.111). En effet, Lucien est le fils d’un pharmacien, profession assez mal vue par la haute société. De plus, si nous examinons de plus prêt le nom de Chardon, nous pouvons constater que celui-ci se réfère à une plante épineuse. Ces