Balier – Les exclus de l’humanité
Il pose la question de savoir si l’on peut comprendre l’acte qu’il décrit (meurtre et viol d’une fillette de 10 ans). Comprendre, cela revient à maintenir l’auteur dans le champ de l’humanité ou à accepter qu’il y ait hors humanité un univers monstrueux.
Ce qui rend l’acte monstrueux, c’est qu’il n’y a absolument aucune empathie. La seule communication qu’il y a eu avec la fillette avait pour but de la calmer pour continuer son acte. Cette insensibilité nous fait sortir du champ humain. Le monstre doit donc périr car il ne fait pas partie du genre humain. Et lorsqu’il exprimera des regrets lors de son procès, personne n’y croira.
La psychiatrie a aidé à bâtir cette image du monstre, du pervers in-amendable et incurable. Et on répond par la perpétuité car on ne voit pas de sens à l’acte. Mais on est ici à la frontière extrême du monde humain, il faut plonger dans les arcanes les plus archaïques des fondements des motivations psychologiques de l’acte humain pour saisir un sens. Et encore, ce n’est pas question de sens puisqu’on est dans le domaine de l’irreprésentable, de l’excitation pour l’excitation.
Seulement des indices
Une fois arrivé en prison, suite à une tentative de suicide ou à des crises d’angoisses terrifiantes, ces hommes rencontrent un psychiatre. Ces angoisses découlent du fait qu’il n’est plus possible pour eux de passer à l’acte. Ils en étaient protégés par l’érotisation des relations humaines. Ils tentent alors de se suicider pour échapper à ces angoisses et ces cauchemars.
Il est tentant de voir dans ce désir de mort, une forme de prise de conscience et de culpabilité, mais ce serait surestimer la nature humaine. On ne sait finalement que peu de choses sur la psychologie de ces hommes non ordinaires, à ce point hantés par des images qu’ils désirent mourir.
Une mise en écoute
Pour comprendre il faut écouter. Mais le cadre est très important pour garder un contrôle thérapeutique sur ces «