Bac blanc de francais
Norine Lenglumé Arnal
NORINE, les yeux équarquillés. - Que faites-vous là mon cher et tendre ? Je suis venue dans la nuit vous apporter de l'eau fraiche, vous qui pretextiez avoir une grosse migraine et vous n'étiez pas là.
LENGLUME. - Bien, madame, figurez-vous que je ne m'en souviens point. En effet, j'étais dans mon lit hier soir. J'ai sûrement dû aller uriner au moment où vous m'avez rendu visite.
NORINE. - Vous n'êtes qu'un menteur Lenglumé ! Je vous ai entendu sortir le plus discrètement possible aux environs de minuit. J'ai vite enfilé mes souliers et vous ai suivi jusque chez Véfour ! Pouvez-vous m'expliquer ?
LENGLUME. - Mais, Norine, je ne m'en souviens pas...
NORINE. - Arretez tout de suite de mentir ! Je suis vôtre femme et vous me devez la vérité ! Non seulement vous quittez cette maison sans m'en avertir mais en plus, vous osez essayer de m'embobiner !
LENGLUME, s'approchant de Norine. - Je vous en prie, Norine !
Ne vous énervez pas. Je voulais simplement m'amuser et vous ne vouliez pas vous joindre à ce banquet.
NORINE. - Evidemment ! Cette soirée était faite pour vos amis, les gens de mauvaise éducation. Je n'en fais pas partie !
LENGLUME. - Qu'entendez vous par mauvaise éducation ?
NORINE. - Vous le savez bien Lenglumé... Ces gens n'ont aucune manière!
LENGLUME. - Madame, je ne vous permets pas ! Ce sont tous mes anciens amis que vous insultez là !
ARNAL, se levant du lit de Lenglumé. - Que dites-vous chère dame ? Me prendriez-vous pour un simple d'esprit ?
NORINE, surprise. - Que faites-vous là, dans le lit de mon mari ? Ne me dites quand même pas que vous vous êtes laissé aller à...
ARNAL. - Laissé aller à quoi ? Nous avons simplement, Lenglumé et moi, trouvé certains terrains d'entente, voilà tout.
LENGLUME. - Quoi ! De quel terrain parlez-vous ? Qu'avez-fait de moi cette nuit ?
ARNAL. - Tu le sais bien, coquin ! Tu m'as tiré de force jusqu'à ton chevet ! Vous avez d'ailleurs un très beau mari, Norine.
NORINE. -