Av reproduction personnelle
Ma démarche personnelle…
Ce travail a pour particularité première de n’utiliser ni le trait classique du dessin ni la couleur… mais de représenter sans dessiner. A la base de cette représentation, il y a une photographie me représentant, à partir de laquelle j’ai relevé les grands contours du portrait, les yeux, le nez, la bouche… avec un papier calque… Ces vastes traits relevés, il s’agissait de conserver une forme… mais de se passer du dessin…
Comme l’artiste Roland Topor, j’ai décidé de remplacer le dessin par le mot… Roland Topor a écrit et illustré en 1967 le roman « La princesse Angine »… A la page 220 de ce roman, il y a une illustration… ce n’est ni un texte ni une image mais une série de mots alignés à la manière d’un texte frappé à la machine à écrire… Par cette illustration déroutante, il demande au spectateur de lire, de décoder pour voir l’image… Dans ma démarche, contrairement à Roland Topor, l’objectif était de percevoir dès le premier regard un portrait…. La mot épouse ici des courbes… joue sur des épaisseurs… sur des textures (fines fines sèches, grasses épaisses… crayon papier, pastel à l’huile, graphite)… Il s’agit de sortir de cette linéarité textuelle… Que j’ai uniquement conservée pour les parties du portrait les moins en relief (front, joues, menton).
Le mot utilisé ici a pour fonction de dire quelque chose, mais aussi d’épouser une forme… Le mot bouche par exemple, prend la forme de la bouche… Il a deux valeurs, celle de signifié et celle de signifiant… Une création qui s’oppose notamment à celle de Marcel Broodthaers… artiste belge surréaliste, ancien auteur, connu notamment pour avoir coulé dans le béton le stock d’invendus de son recueil de poèmes avant de se tourner définitivement vers les arts