Av maria
Le héros quitte la Suisse en 1834 pour se rendre aux Etats-Unis d'Amérique, où il espère trouver de l'or. Le texte étudié raconte une période particulière de son existence aventureuse : Suter est alors fermier dans le Missouri. Ce texte revient sur la fascination qui se développe autour de la question des contrées de l'Ouest, toujours plus à l'Ouest...
Texte étudié : L'Ouest : L'or (de Blaise Cendrars)
[Le héros de L'Or, Johan August Suter, est parti pour l'Amérique dans la première moitié du XIX° siècle pour y faire fortune. D'abord fermier dans le Missouri, il s'intéresse beaucoup à ce que racontent les gens de passage qu'il accueille dans son domaine.]
Un jour, il a une illumination. Tous, tous les voyageurs qui ont défilé chez lui, les menteurs, les bavards, les vantards, les hâbleurs, et même les plus taciturnes, tous ont employé un mot immense qui donne toute sa grandeur à leurs récits. Ceux qui en disent trop comme ceux qui n'en disent pas assez, les fanfarons, les peureux, les chasseurs, les outlaws
(1), les trafiquants, les colons, les trappeurs, tous, tous, tous parlent de l'Ouest, ne parlent en somme que de l'Ouest.
L'Ouest.
Mot mystérieux.
Voici la notion qu'il en a.
De la vallée du Mississipi jusqu'au-delà des montagnes géantes, bien loin, bien loin, bien avant dans l'ouest, s'étendent des territoires immenses, des terres fertiles à l'infini. La prairie. La patrie des innombrables tribus peaux rouges et des grands troupeaux de bisons qui vont et viennent comme le flux de la mer.
Mais après, mais derrière ?
Il y a des récits d'Indiens qui parlent d'un pays enchanté, de villes d'or, de femmes qui n'ont qu'un sein. Même les trappeurs qui descendent du nord avec leur chargement de fourrures ont entendu parler sous leur haute latitude de