Aux origines du nationalisme turc : un manifeste du panturquisme.
En avril et mai 1904, le journal ‘’Türk’’ (le turc) publia au Caire un article idéologique du tatar Yusuf Akçura, en turc ottoman, intitulé : « Les trois systèmes politiques ». Cet article fut rédigé en Russie le 15 mars 1904 et traduit en français par François Georgeon en 1980 sous l’intitulé de : « Aux origines du nationalisme turc : un manifeste du panturquisme ». L’auteur Yusuf Akçura est un russe d’origine tatar né en 1876. Militant turc, il participa aux révolutions Jeunes-Turcs face au despotisme du calife Abdülhamid II, il contribua également à l’élaboration de la République Turque lors de la révolte kémaliste. Il décéda en 1935. L’article fut produit durant le règne du calife Abdülhamid II, qui alors détient les pleins pouvoirs grâce à l’établissement de la nouvelle constitution en 1876 et des nouvelles réformes : les tanzimat.
Ce texte s’adresse à tous l’Empire Ottoman et s’intéresse principalement à l’avenir de son sort.
Suite à l’échec de deux précédents concepts : le panislamisme instauré principalement par le calife Abdülhamid II qui consiste à rassembler les musulmans autour du calife, et de l’ottomanisme qui est l’idéal des tanzimat. Yusuf Akçura ajoute alors à ces deux concepts : le panturquisme.
Le panturquisme est lui une idéologie qui consiste à rassembler les peuples turcs de l’Empire Ottoman et des pays frontaliers dans un seul état : L’Empire Ottoman. Cette nouvelle idéologie très peu élaborée pourrait participer à la survie de l’Empire.
L’auteur explique que la race et la langue sont des facteurs de rassemblement plus puissant que le facteur religieux, ici l’Islam. La race est l’élément culturel qui fonde la nation.
En effet, cet article est considéré comme le premier manifeste du panturquisme. Cependant, lequel des ces trois systèmes politiques s’adapteraient le mieux à l’Empire Ottoman, dans le but de sa survie ? Tout d’abord, quels ont été les effets