La dictature fujimoriste, entre l antipolitisme et la decomposition du tissu social

L auto-coup d Etat de Fujimori en 1992 consacre definitivement la crise democratique dans laquelle est engonce l Etat peruvien depuis les annees 80. Cette crise trouve en autres ces racines dans la difficulte qu a rencontré l Etat depuis son independance a instaurer une veritable culture et une veritable identite democratiques. En effet, l Etat peruvien vient d une longue tradition autoritaire dans laquelle notamment les questions de la representation et de la participation de la societe civile face a l Etat ont souvent ete posees mais jamais resolues. Le processus de participation citoyenne amorce dans la constitution de 1979 se heurte a cette culture autoritaro-centraliste de l Etat qui, malgre la mise en place d une politique de decentralisation, n arrive pas a creer d espaces institutionnalises pour garantir la communication et la coordination entre la societe civile organisee et les pouvoirs publics.
La constitution de 1979 consacre pourtant l elargissement de cette societe civile avec la naissance des organisations populaires mais, malgre un debut d egalisation sociale dans les textes comme dans les pratiques, l emergence de ces droits sociaux ne s accompagne d aucun mecanisme de participation. C est pourquoi l on reste a contempler l eclatement de la societe civile fragmentee en de multiples entites, organisations distinctes qui savent fusionner mais surtout quand elles sont parrainees par un mouvement davantage instutionnalise comme le mouvement ouvrier dans les annees 75/80 qui a engende une politisation des pobladores. Ces premisces politiques ont cependant accompagne les avancees de la constitution de 79, permettant l eclosion de nouvelles organisations comme les organisations de femmes. Comme le souligne Teresa Tovar (“Barrios, Ciudad, Democracia y Politica” en Movimientos Sociales y Democracia : la fundación de un nuevo orden, Eduardo Ballon, Desco, Noviembre de