Arnolphe un personnage tragique
Arnolphe, personnage de L’Ecole des femmes (1663) de Molière, est l’illustration parfaite de cette citation.
Nous allons voir dans quelle mesure ce personnage de comédie classique a des traits tragiques et comment le comique parvient à dominer, pour ensuite nous intéresser au message que cherche à faire passer l’auteur à travers le personnage d’Arnolphe. Tout d’abord, on remarque l’emploi du champ lexical de la passion amoureuse (IV, 1 : « s’enflammait mon cœur », « mon amoureuse ardeur », « désirs » et V,4 : « tendresse », « amour », « soupir amoureux », « passion »), auprès de celui de la douleur et de la violence (IV,1 : « trépas », « crève », « peines » et V, 4 : « mal », « dépit », « gourmade », « coup de poing », « mourant », « pleurer », « tue »), qui nous montrent qu’Arnolphe est un personnage qui souffre : en effet, il aime Agnès et ne reçoit en retour que de l’indifférence. La souffrance d’Arnolphe fait de lui un personnage pathétique, caractère renforcé par les nombreux monologues et tirades où les registres pathétique et tragique sont proéminents : on a par exemple le monologue de la première scène du deuxième acte de la pièce où le terme « ennui » est utilisé, synonyme hyperbolique de tourment, souvent employé par les héros tragiques pour décrire leur souffrance. Dans cette même scène, le dernier vers, « Eloignement fatal ! Voyage malheureux ! » montre l’émoi d’Arnolphe, qui perd le contrôle de son destin, grâce à l’emploi de phrases exclamatives et au lexique de la fatalité : « fatal ». Ce lexique est particulièrement mis en valeur dans le monologue de l’acte IV, scène 7, où les termes « triste sort », « bourreau du destin», « funeste » et « fatal » sont utilisés. Cependant, l’acharnement du destin contre Arnolphe n’est pas en soi une surprise pour le spectateur : en effet, le protagoniste est, dès la scène d’exposition, mis en garde par son ami