{draw:frame} Antonin Artaud, de son vrai nom Antoine Marie Joseph Artaud, né à Marseille le 4 septembre 1896 et mort le 4 mars 1948, est un poète, romancier, acteur, dessinateur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » (terme introduit par Artaud pour désigner la forme dramatique à laquelle il travailla dans son essai Le théâtre et son double. Derrière « cruauté» il faut entendre « souffrance d'exister ». L'acteur = un supplicié sur son bucher), Artaud aura tenté de transformer de fond en comble la littérature, le théâtre et le cinéma. Par la poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, « un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit ». Génie pour certains, fou pour d'autres, Artaud fut poète, auteur et metteur en scène de théâtre, comédien, plasticien, c'est-à-dire un homme hors norme. Membre du mouvement surréaliste, il incarna un verbe unique, étrange, toujours aux confins de la folie, sa poésie et son théâtre furent le reflet de son âme et de ses pratiques toxicomanes. Il écrira aussi : Correspondance avec Jacques Rivière, L'Ombilic des Limbes, Fragments d'un Journal d'Enfer, L'Art et la Mort, Héliogabale ou l'Anarchiste couronné (1934), Le Théâtre et son Double, Les Cenci, Messages révolutionnaires, Les Tarahumaras (1955), Les Nouvelles Révélations de l'Etre, Le Moine, Suppôts et Supplications, Van Gogh le suicidé de la société, Lettre contre la Cabale (1949), Pour en finir avec le jugement de dieu. Le Pèse-Nerfs est une œuvre construite comme une succession de lettres à d'imaginaires lecteurs forts différents les uns des autres. Elle fut publiée en 1925. Artaud leur décrit son malaise existentiel, une sorte de feu intérieur qui le consume et rend sa vie insupportable. Dans un vocabulaire parfois cru, violent, il injurie le monde. Sa quête, qu'il perçoit lui-même comme impossible, est celle de l'Absolu.