Analyse psycho-dynamique de moi et lui d'alberto moravia (13)
Avant de commencer l’analyse des processus psychanalytiques présents dans Moi et lui d’Alberto Moravia, il m’a parut important d’expliquer le choix de cette œuvre qui fût pour moi une évidence.
Lorsque j’ai lu cette œuvre il y a quelques années, je n’ai pu m’empêcher de la comparer aux quelques concepts psychanalytiques que je connaissais déjà. A l’époque, je ne connaissais en psychanalyse seulement la deuxième topique freudienne apprise en cours de Philosophie. Cependant, le fond de l’œuvre même est envahi par une façon psychanalytique de considérer l’individu, conception où le déterminisme est fort et où la liberté d’agir est réduite aux seules pulsions. Cette œuvre illustrait parfaitement la perversion, où le « ça » trop fort prenait le pas sur un « Surmoi » trop faible, voire inexistant, dirigeant ainsi le « moi ».
Il m’a alors parut intéressant de bénéficier de ce travail pour relire cette œuvre et actualiser l’analyse que j’ai pu en faire. Mes connaissances supplémentaires en Psychanalyse me permettront surement de mieux décrypter l’œuvre et de la considérer d’une façon différente.
Introduction
Né à Rome le 29 novembre 1907, dans une famille aisée de la classe moyenne italienne, mi-juive, mi-catholique, Alberto Moravia écrivit son premier roman L’indifférent (1929) depuis le sanatorium où il était enfermé pendant plusieurs années du fait de sa tuberculose.
Se fondant sur des conceptions marxistes, Moravia, dans ses œuvres critiquait le capitalisme et le fascisme mussolinien, ce qui lui a valut d’être censuré à plusieurs reprises. L'œuvre d'Alberto Moravia dissèque souvent les rapports amoureux, sexuels ou non, charnels ou spirituels, en fouillant de manière distanciée la psychologie de ses personnages. Jouant avec les conventions sociales et leur influence sur les sentiments, ses livres questionnent volontiers la société et le couple dans leurs rapports (Le Mépris, L'Ennui, L'Amour conjugal, La Femme léopard).
Moi et lui