Analyse de phèdre mis en scène par renault marie leblanc
-------------------------------------------------
Analyse et Lecture de Spectacles
PHEDRE
Selon les dires de son propre metteur en scène, Renaud Marie Leblanc, « cette pièce est un monstre », un monstre qui se trouve être la dernière pièce de Racine, qui se tourna après Phèdre vers les récits religieux. Le but de cette mise en scène ? « Montrer ce que la passion crée de différent en nous et de mortifère ». En d’autres termes, que la passion devient destructrice à partir du moment où elle n’est pas réciproquée. Et donc que commence une machination infernale dirigée par la fatalité qui pousse l’Homme à l’autodestruction. Comment mettre en scène ce concept ? Je me pencherai en particulier sur les objets utilisés et le dispositif scénique employé, qui chacun œuvrent à montrer l’aspect tragique de cette monstrueuse pièce.
Phèdre « est atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire », une maladie qui la ronge et la détruit de honte : la passion amoureuse. Elle s’est en effet entichée de son beau-fils, Hippolyte, fils de son époux, le roi Thésée. Pour camoufler cet amour, elle s’enferme dans une solitude qui la consume à petit feu, éloignée de la lumière qui est pourtant son moteur, mais qui aujourd’hui l’aveugle, d’où une lumière éblouissante utilisée sur un plateau dont la couleur prédominante est le blanc, pour un résultat qui aveugle le public au même titre que Phèdre, ce qui lui passe bien évidemment l’envie de s’y exposer, d’autant qu’elle pense souiller la lumière de par son mal inavouable. Cette lumière l’oppresse, lui donne la sensation d’exposer son amour qu’elle veut garder secret, et de s’exposer elle-même aux dangers de cette passion.
Afin d’illustrer cet enferment, il a été choisi d’utiliser un grand cadre blanc tout autour de la scène. Selon moi, ce cadre permet de donner au spectateur l’impression d’être voyeur, qui assiste sans pouvoir intervenir pour empêcher la fatalité qui bientôt les