Albert cohen, belle du seigneur
Introduction:
Belle du Seigneur, composé par Albert Cohen, à partir des années trente jusqu'à la fin des années soixante, paraît en 1968. Ce nouvel ouvrage, est la suite de la saga commencée avec, Solal, en 1930; poursuivie avec Mangeclous, en 1938 et terminée avec Les Valeureux, en 1969. Le roman Belle du Seigneur, qui est la pièce majeure de cette tétralogie, annonce comme motif principal, l'amour, avec les personnages d'Ariane et Solal. Pourtant, l’œuvre tout entière met en scène d'autres personnages tout aussi importants. Dans la deuxième partie du roman, les premiers chapitres nous racontent comment le personnage d'Adrien Deume a été promu au rang A et de quelle manière il décide de faire des projets mondains, en invitant le Sous Secrétaire Général des Nations, Solal. Cette invitation occupe de nombreux chapitres, et fait participer notamment les parents du jeune promu, Antoinette et Hippolyte Deume.
Le début du chapitre XVII qui est à l'étude, met en scène les personnages d'Antoinette et d'Hippolyte Deume, qui se disputent à propos d'Ariane, leur belle-fille, qui a décidé de ne pas descendre pour le diner, où doit venir Solal.
Ainsi, en quoi le registre épidictique, propre au blâme illustre t-il ici une scène théâtrale, dont elle déjoue la portée critique?
Nous nous attacherons dans un premier temps, à décrire le cadre rhétorique du blâme dans cette page; nous étudierons dans un deuxième temps, l'effet théâtral apporté par le jeu des registres et ses divers procédés. Enfin, nous aborderons l'argumentation de la locutrice, qui installe un double blâme dans ce passage.
Partie 1: Une architecture du blâme créée pour disqualifier un adversaire
L'extrait à l'appui, nous donne à voir d'emblée, un discours, qui est exprimé par le personnage d'Antoinette. Ce discours est le propre du blâme, destiné à dévaloriser, à disqualifier un adversaire, ou critiquer des institutions. De plus, il est la forme