Albert camus
C'est HambreElie qui m'a donné l'idée. Enfin, cette idée trottait depuis un petit moment, mais il fallait une étincelle - il me faut malheureusement toujours une étincelle pour déclencher quelque chose. Quand j'ai pris en main L'étranger, livre que j'avais déjà parcouru avidement lorsque j'étais collégien, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Mais je pressentais bien que cette nouvelle lecture du court roman serait l'occasion d'une nouvelle perception de l'oeuvre. Je ne me trompais pas. Il y a un temps pour lire et apprécier certains livres. Je me dis également que je passe très certainement à côté d'excellents livres et que certaines de mes critiques précédentes sur ce blog sont finalement un peu sévères et ne correspondent qu'à la perception d'une oeuvre, en regard d'un état d'esprit à un moment de ma vie.
Meursault apprend le décès de sa mère, mais n'y réagit pas. C'est le premier choc pour le lecteur. Choc relatif aujourd'hui, cependant. On se demande si le narrateur n'est justement pas sous le choc de la nouvelle et s'il ne réalise pas. D'ailleurs, il ne veut pas voir le corps, il ne veut pas matérialiser cette mort.
Il aime le silence. Il n'aime pas parler. On sent que parler et écouter lui demande un certain effort (ex : le concierge à l'asile). Il ne comprend pas l'administration (asile, procès). Il s'ennuie profondément et cherche à faire passer le temps (la journée au balcon). Finalement, qu'il soit en prison ou chez lui le dimanche, l'ennui est presque le même. Cet ennui, cette routine, cette habitude, tous ces éléments reviennent régulièrement dans le roman. « Pour moi, c'était sans cesse le même jour qui déferlait dans ma cellule et la même tâche que je poursuivais. » Le mythe de