Albert Camus, bien sûr! Il y a cinquante ans aujourd'hui et bientôt cinquante et un ans le 4.01.2011 qu'il mourait dans un accident d'automobile. Les plus anciens d'entre nous s'en souviennent comme si c'était hier. La route banale lui fut cruelle et la nouvelle de cette tragédie explosa sur une France abasourdie. Il y eut des éloges sincères et des peines qui ne l'étaient pas moins. Il y eut aussi des larmes de crocodiles et certains de ceux qui l'avaient accablé de leurs sarcasmes au nom de la défense du "socialisme réel" s'inclinèrent devant la dépouille de celui qu'ils avaient traîné dans la boue durant des années. On n'aura pas la cruauté de rappeler ici l'identité de ces funestes mouches qui tournèrent autour de sa magnifique figure, ni de rapporter leurs propos d'avant sa mort et leurs commentaires d'après. On dira seulement que, cinquante ans après, l'oeuvre de Camus tient debout. Que ses vérités ont résisté aux mensonges, à la violence des idéologies contre lesquelles il tenait fermement sa plume. Que sa quête de la justice demeure actuelle. Que son refus du terrorisme et des fanatismes sont d'une actualité évidente. Et, surtout, que l'auteur de la Peste annonçant que le bacille de la peste veillait et veillerait jusqu'à la fin du monde anticipait sur beaucoup de menaces de notre temps. Camus demeurera longtemps notre contemporain, compagnon de nos routes.