Alain Inconscient
La difficulté de l’inconscient s’énonce logiquement : si l’inconscient est ce qui n’est pas conscient comment peut-on en avoir conscience ? On sait qu’au début du XXè siècle Freud affirma qu’il avait découvert la méthode pour étudier et traiter les troubles inconscients dont souffrent l’homme. Il suffit, selon lui, d’interpréter notre comportement comme les symptômes d’un refoulement inconscient. On connaît à présent les succès et controverses que la psychanalyse a connus. Alain participe à la critique de l’inconscient qu’il qualifie de « personnage mythologique ». Faut-il condamner l’inconscient comme étant une idée imaginaire ?
L’ensemble des processus conscients n’est pas, à l’évidence, totalement conscient : les rêves, les lapsus, les actes manqués, etc. montrent que « le Moi n’est pas toujours maître dans sa maison » pour reprendre une formule célèbre de Freud dans Une difficulté de la psychanalyse. Faut-il supposer que les adversaires de l’inconscient sont uniquement des personnes qui résistent à sa manifestation ? Ou faut-il soupçonner l’inconscient d’être uniquement un « symbolisme » séduisant mais vide de la vie psychique ?
Nous étudierons le texte en le découpant en trois parties. Premièrement, « Il y a … effets. » Deuxièmement, « L’inconscient … instincts. » Troisièmement, « Le psychiatre … facile. »
Partie 1. Connaître c’est être capable d’identifier la cause d’un phénomène. Pour s’assurer que la cause est exacte il est alors nécessaire de procéder à un test expérimental où nous devons prévoir l’action et l’effet de la cause. Par exemple, nous prévoyons que l’attraction est la cause de la chute d’un corps. Une cause est toujours l’objet d’une prévision observable. Or, note Alain, « il y a de la difficulté » avec l’inconscient parce qu’une telle expérience n’est pas possible. En effet, comment pourrions-nous observer une cause qui est inconsciente et refuse de devenir consciente ?
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