Agnès dans l'école des femmes - intro
Commentaire Littéraire
L’École des Femmes – Molière (1662)
Sujet : Détermination des différentes étapes de l’évolution d’Agnès qui passe de l’ingénuité la plus sotte à la détermination par la force de l’amour - ou quel discours sur l’amour le personnage permet-il à l’auteur de tenir ?
L’École des Femmes paraît en 1662. C’est sous la plume de Molière, jeune inconnu à l’époque, qu’elle connaît un succès phénoménal –qui aura bien sûr des effets sur celui même de Poquelin-, dû au tôlé qu’elle provoque dès sa publication. En effet, la pièce est critiquée par les moralistes, par de nombreux journalistes et critiques : au dix-septième siècle, les thèmes qu’elle aborde ne plaisent pas car ils sortent de l’ordinaire ; ils s’aventurent hors des sentiers battus bien délimités par les règles théâtrales instaurées depuis presque un siècle déjà, par les dramaturges classiques. Une des principales raisons de ce déni par la critique est le personnage d’Agnès, qui remet en question la condition des femmes à l’époque royaliste, ainsi que la morale qu’en donne l’auteur. Effectivement ; en fin de Renaissance, la femme occupe un statut bien particulier dans la société : celle-ci est contrainte à obéissance envers son mari, elle doit accepter –sans même se poser la question !- celui que son père lui choisira, elle n’a en aucun cas l’autorisation d’imposer, ou même d’exposer, son avis auprès de quelconque homme ayant autorité sur elle… Ceci amène évidemment à se demander comment il est possible qu’une telle jeune femme se retrouve dans cette situation, avec ce caractère et ces envies de liberté –d’époque !- : mariage, amour… En dépeignant un personnage comme Agnès, Molière veut par ce biais, très reconnu à l’époque, faire passer plusieurs idées, qui elles ne sont en aucun cas rentrées dans les mœurs du moment, offrant un message exposant des valeurs morales, des principes comme l’égalité des sexes, tout en se moquant des défauts –terme à sens large !- des Bourgeois. Mais