afrique et developpement
DEPUIS plusieurs mois, les institutions financières internationales s'efforcent d'accréditer l'idée que le continent noir est sur la voie de la prospérité. Une rafale de rapports parus ces dernières semaines s'appuient sur le développement, à occulter le poids de la dette, la manipulation permet de masquer le fait que les peuples d'Afrique sont les victimes emblématiques du creusement des inégalités douteuses statistiques pour conforter cette thèse. A confondre taux de croissance et dével.
« L'Afrique est en marche (1). » La croissance mondiale inspirant une « exubérance rationnelle (2) », « pour la première fois en une génération des signes encourageants de progrès se font jour (3) ». « L'espoir et de réels succès sont en train de transformer le continent (...) Les changements dont nous sommes les témoins, en bâtissant les fondations de la prospérité et du bien-être, donnent un sens nouveau à l'espoir en l'avenir (4). »
Serait-ce la bonne nouvelle tant attendue ou un de ces moments de lyrisme grisé de fin de banquet ? Propos d'orfèvres, tenus par le directeur et le directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI), MM. Michel Camdessus et Evangelos A. Calamitsis, et deux vice-présidents de la Banque mondiale, MM. Callisto Madavo et Jean-Louis Sarbib. Confirmés par les récents rapports élaborés par les experts réputés des plus grands organismes internationaux. Tandis que celui du FMI affirme, preuves à l'appui, que « les résultats de l'Afrique en 1996 sont particulièrement encourageants (5) », le rapport 1997 de la Banque mondiale propose d' « agir ensemble, par-delà les frontières, pour le bien commun », afin que « la moitié environ de la population du monde en développement [en particulier celle d'Afrique subsaharienne ] qui n'a pas encore profité de la mondialisation puisse bénéficier de cette augmentation = dont il est tant question - du commerce international et des flux de capitaux » et que la