affaire dreyfus
La notion d’opinion publique pose problème à l’Historien. À proprement parler, l’opinion publique n’est pas un concept historique bien défini. Du reste, des intellectuels comme Bourdieu sont allés jusqu’à remettre en cause cette notion en affirmant que « l’opinion publique n’existe pas ».
Qu’entend-on par opinion publique ? Il s’agirait du sentiment général de la population. Comment nous serait connu ce sentiment général, plus d’un siècle après certains événements ? Par des archives, des mémoires, des témoignages, des rapports de police ou du renseignement et aussi par les médias.
L'articulation entre médias et opinion publique apparaît ambiguë : les médias sont-ils le reflet de l’opinion publique ou modèlent-ils l’opinion publique ? La retranscrivent-ils ou en tronquent-ils la présentation à des fins idéologiques ? Un journal de droite pourra trouver des témoignages attestant du soutien de la population au Général de Gaulle en mai 1968 alors qu’un journal de gauche pourra trouver autant de témoignages du rejet du Général de Gaulle par la population. Qu'en est-il alors de l'opinion publique ?
Un tour d’horizon des grandes crises politiques qu’a traversées la France depuis l’Affaire Dreyfus nous permettra de dresser un tableau du rôle que les médias jouent sur l’opinion publique et sur le déroulement des événements eux-mêmes.
Les médias se développent considérablement au 19e siècle :
- L'invention de la rotative en 1845 puis de la rotative offset en 1863, permet aux quotidiens de tirer à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires quotidiens. C'est une presse typographique servant à imprimer en continu, fffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff f f f f f f f