Affaire dreyfus
L’AFFAIRE DREYFUS AU TOURNANT DU SIECLE (1894-1906)
L’Affaire est vécue comme un tournant historique pour la France et pour le monde de la fin du XIXe siècle. Charles Péguy écrit en 1905 « qu’en effet elle est immortelle, qu’aujourd’hui encore elle vit en nous, et que nous vivons d’elle, et que nous en avons pour longtemps encore, sinon pour toujours, et qu’aujourd’hui même elle était si féconde que le peu d’elle qui reste fait toute la clarté qui, à travers les obscurcissements de la politique, luit encore dans les consciences ». La figure de l’intellectuel ainsi que sa fonction naissent de l’Affaire.
I- UNE CONNAISSANCE NECESSAIRE
- Intellectuels, juges, historiens
Affaire étudiée comme un événement dominant du point de vue social et culturel, une situation politique décisive qui a vu les valeurs de justice, de vérité et de citoyenneté s’affronter au dogme de la nation, de l’armée et de la raison d’Etat. Elle marque l’entrée de la France et du monde dans le XXe siècle caractérisé par la puissance du nationalisme et le pouvoir de l’Etat et par la résistance des individus et de la défense des libertés, des droits fondamentaux et de l’égalité civique.
- Les trois Affaires
L’affaire est divisée en trois périodes. La première Affaire : de la découverte d’une entreprise de trahison en faveur de l’Allemagne (été 1894) à l’identification et l’arrestation du capitaine Dreyfus ; de l’instruction et du procès (condamnation par le Conseil de guerre), à la dégradation de l’officier et à sa déportation. L’attention de l’opinion publique retombe en 1895. La deuxième Affaire commence en automne 1897 avec engagement des dreyfusards et riposte des antidreyfusards (appuyés par le gouvernement, le Parlement et la majorité de la presse qui domine l’opinion). Passage de l’affaire à l’Affaire (devient crise de régime résolue par la formation du gvnt Waldeck-Rousseau de « Défense républicaine »). Point culminant de cette affaire avec le