Acte v, scène 2(don juan, sganarelle)
Sganarelle s'est laissé prendre au nouveau langage de son maître et laisse éclater sa joie. Don Juan le dément aussitôt : non, il n'a pas changé. Quant à la statue, « il y a bien quelque chose là-dedans qu'[il] ne comprend pas ; mais quoi que ce puisse être, cela n'est pas capable ni de convaincre [son] esprit, ni d'ébranler [son] âme. » Et Don Juan d'expliquer à Sganarelle sa nouvelle tactique. Son projet de réformer sa conduite et de mener une « vie exemplaire » est un pur « stratagème », une « grimace » pour ménager son père, dont il a besoin, et se protéger des hommes qui lui chercheraient des ennuis. Sganarelle, incrédule, insiste : sans rien croire, Don Juan veut jouer l'honnête homme ! Don Juan répond par un éloge à l'hypocrisie : il y a tant de gens qui se servent de ce « masque », pour « abuser le monde ! ». C'est « un vice à la mode », et le rôle « d'homme de bien » est le meilleur que l'on puisse jouer aujourd'hui. C'est une profression avantageuse, un art respecté. Pour quelle raison. Parce qu'à la différence des autres vices, il jouit « d'une impunité souveraine ». Don Juan explique alors la conduite à suivre : se lier avec le parti dévot. Les vrais débots en effet se laissent facilement duper et son meilleurs défenseurs de ceux qui les singent. Don Juan prend Sganarelle à témoin : combien ont ainsi réparé les « désordres de leur jeunesse », en s'abritant des dégroques de la religion ! Et même si leur méchanceté est connue, tout le monde fait semblant de croire à leur comédie : « quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulement d'yeux » y suffisent.
Après cette analyse de la société du temps, Don Juan parle au futur et dévoile son programme : « se sauver », dit-il, mais dans le sens purement temporel, puisqu'il s'agit de « mettre en sûreté [ses] affaires ». S'il est découvert dans ses « douces habitudes » , ce sera la « cabale » des dévots qui le défendra. Qaunt à lui, il s'érigera « en censeur des actions d'autrui » et se